vendredi 4 janvier 2013

J'ai passé une semaine de vacances au pays des bisounours

Bonne année les amis!!

Attention les mirettes, ce post est le plus long du monde depuis la création de ce blog.

Tu te souviens, je t'avais parlé ici d'un monde merveilleux où tout n'était que douceur, gentillesse et bienveillance. Eh bien figure-toi que j'y suis retournée mais pas au même endroit, avec l'homme cette fois-ci.
Je ne pouvais pas ne pas te faire un compte-rendu en bonne et due forme.
Message d'avertissement : attention montages photos de ouf (au passage merci bloggif pour les nulles en informatique comme moi) mais sans effets spéciaux hein, rien que du bio c'est meilleur pour la santé. En parlant de bio, j'ai testé le sirop d'agave, c'est dégueulasse.

Alors c'est parti pour un petit voyage à 500 km au Nord-Est de la Nouvelle-Calédonie. J'ai peur en avion. J'ai pris six fois l'avion en sept jours. J'ai bien crié pendant le dernier trajet, il y avait comme qui dirait un petit cyclone dans les parages.

Avant de partir, on ne savait plus très bien à quelle heure était le vol, finalement Air Vanuatu m'a appelée pour me confirmer l'horaire qui n'était pas le bon. On était déjà parti (rappelle-toi que l'aéroport est à 3 heures de la maison). C'est pas grave, on a été obligés de manger à Mac Do le jour de Noël, c'était comique. J'ai pris un Big Mac au foie gras et des frites à l'huile de truffe si tu veux tout savoir.

Donc voilà, on est parti de là, on est allé là en prems, et puis après là, ensuite là en repassant par là. Et là aussi. Je suis claire oui ou non? C'était bien la peine que je me décarcasse à incruster des numéros!

Port Vila, c'est la capitale du Vanuatu, un archipel de 83 îles (t'as vu j'ai bien retenu ce qu'on m'a dit).
Elle est située sur l'île d'Efate, qui n'est pas la plus grande île, non non, regarde plutôt comment c'est foutu :


On a donc atterri à Port Vila et sommes allés dans un premier hôtel, simple mais très accueillant avec un personnel chaleureux au possible :
Comme il était tard, on est juste allé manger au resto de l'hôtel. Et on a bu des cocktails. On avait soif.

Le lendemain matin, on a fait un petit tour dans la ville, après avoir retrouvé Lorin, ma copine masseuse rencontrée lors de mon premier séjour.
Ah oui j'oubliais : on parle parfois français, anglais souvent, mais la langue officielle du pays est le bichlamar. C'est un mélange d'anglais simplifié avec quelques mots de français. Si tu veux en savoir plus sur le bichlamar, tape "bichlamar" dans google, je suis pas prof d'histoire moi. Mais en gros, il n'y a qu'en prononçant les mots à voix haute que les sons prennent leur signification en anglais. Genre "eniting", ça veut rien dire à l'écrit, mais vas-y prononce et tu vas avoir la surprise d'entendre le mot "anything". Le Vanuatu c'est magique, même quand on parle.


Oui c'est bien le Phocéa que tu vois là à gauche.

La prochaine fois on fera de l'hélico! 

L'après-midi, nous avons pris un vol domestique qui nous a emmené sur l'île de Tanna au Sud-Est. Tanna c'est l'île au volcan le plus accessible au monde, et l'île au café aussi :

On avait bien mal aux fesses en arrivant
Et là surprise, tels des Robinson Crusoë, nous avions notre cabane des trois petits cochons rien que pour nous. Le rêve quoi. Bon ok la douche était froide. Mais la mer à quelques mètres, sans vis-à-vis, ça n'a pas de prix!

De l'authentique! Electricité grâce à un groupe électrogène mais eau froide courante!
WC et douche avec sol en corail




En fait le sable noir ça éblouit beaucoup moins

Te fais-je l'affront de te dire que l'eau était super bonne? Oui, je te fais l'affront.

En fin d'après-midi, nous sommes allés jusqu'au volcan Yasur (y'avait même des handicapés donc tu vois je mitonne pas quand je te dis qu'il est très accessible).

"Dis donc Jamie, pourquoi il fait aussi chaud dans les volcans??"
Le bruit du magma est incroyable. Moment absolument magique et fascinant.

Après ça, nous avons encore pris l'avion pour nous diriger vers l'île d'Espiritu Santo via Port Vila. Bon, les avions c'est un peu n'importe quoi, les retards sont légion du coup on sait à quelle heure faut être à l'aéroport mais on sait pas à quelle heure on décolle. Et puis aussi, on te donne des billets pour embarquer, qui ne sont pas à ton nom. 
Je te vois venir avec ta question du jour : pourquoi cette île porte un nom portugais? Bravo tu l'as deviné, elle a été découverte par Pedro Fernandes de Quiros en 1606 (il a cru que c'était l'Australie, non mais il est nul est géo ce mec).
C'est la plus grande île du Vanuatu. Les cocoteraies foisonnent, plantées par les américains après la seconde guerre mondiale. Le savon au coco de Santo est très connu (j'ai chouravé emprunté celui de l'hôtel c'est pour dire).


Le lendemain nous avons visité une partie de l'île :

La seule matinée où il a un peu plu. L'eau est d'une clarté cristalline.

Nous avons fait des haltes sur les plages les plus populaires : Champagne beach, Lonnoc et Port Olry. Devinette : as-tu compris pourquoi Champagne beach a été ainsi baptisée? Parce qu'on y picole à mort!!!
Mais non qu'il est con, c'est à cause de la couleur du sable, pfff c'était facile pourtant.



Nous avons encouragé l'économie locale en ne buvant que des boissons brassées fabriquées au Vanuatu.



Le dimanche matin, nous avons pu pénétrer à l'intérieur d'un village coutumier. Après un accueil des plus chaleureux (attaque tribale à coup de casse-têtes et de flèches empoisonnées j'en suis sûre), la population nous a autorisés à partager avec eux leur mode de vie. Préparation de kava, confection d'un feu, dégustation de plat local, danses et musique. Tout ça au milieu d'habitants dont le sourire redonnerait le goût de vivre à n'importe quel dépressif suicidaire sous Lexomil.


Les femmes brassent et tapent l'eau : des sons de percussions incroyablement riches et puissants!
Et puis nous sommes retournés à Port Vila pour la dernière escale du voyage.

On a atterri dans un hôtel un peu bling-bling (anciennement Le Méridien, c'est pour dire).
Ca changeait des friendly bungalows!

Lundi après-midi, Lorin et sa famille sont venus nous chercher à l'hôtel. On ne savait pas avec quel véhicule ils allaient arriver, quand soudain nous avons vu s'approcher un petit camion benne accompagné de la douce mélodie d'une courroie en fin de vie (tu sais, le grincement bien chiant). C'était eux! Le contraste entre le standing du hall d'hôtel et le petit camion vieillot avec toute la famille dans la benne, c'était tout simplement inattendu et comique. Même pas honte, bien au contraire, car nous savions que nous allions partager des moments d'exception avec nos amis.

Il y a des arbres qui poussent par-dessus les arbres, c'est pas dingue?

On a mangé local et on n'a même pas été malade! Hallelujah!

Les coutumes c'est quoi? Ce sont en fait des règles qui organisent la société (loi coutumière). Des pratiques fortement symboliques comme la danse, le chant, la préparation des repas... Des monnaies d'échange comme les tapis tressés, le don de cochons... 
Lorsqu'on rencontre des gens, la coutume c'est d'offrir quelque chose (des plumes au Vanuatu, un tissu appelé manou en Nouvelle-Calédonie) et faisant un petit discours sur le pourquoi on fait cette coutume. Sylvain nous a offert des plumes (les 2 de gauche sont pour les hommes, celles de droite pour les femmes, et se portent sur la tête), des colliers de fleurs et un panier tressé par Lorin, pour nous signifier que nous sommes maintenant leurs amis et que nous pouvons venir chez eux quand nous le voulons. C'est une coutume qui a scellé notre amitié. J'avais trop envie de pleurer, signé Madeleine Wallace.
Après ce petit interlude socioethnologique, reprenons le cours des événements. Si tu veux en savoir plus sur la coutume, tape "coutume" dans google.

Nous sommes ensuite retournés à l'hôtel -arrivée annoncée par la mélodieuse courroie- (c'est pour voir si tu suis), avons sauté de la benne devant les badauds prêts à aller réveillonner en strass-paillettes et cotillons. Je sais pas pourquoi mais ils avaient l'air surpris.
On a bien réveillonné nous aussi on était au lit à 21h30 22 heures.

Et voilà, toutes les bonnes choses ont une fin!

Je t'avoue, on avait bien envie de rater l'avion. Entre temps, on a appris qu'un cyclone était passé non loin du Vanuatu et se dirigeait droit sur la Calédonie. Je l'ai bien senti dans l'avion. Et les tympans des passagers aussi l'ont bien senti.
Nous sommes arrivés dans la soirée, après avoir serré fort les fesses croisé fort les doigts pour que le service phytosanitaire de l'aéroport ne nous confisque pas nos plumes que nous avions décidé de déclarer.
Après avoir expliqué que c'est pas nous m'sieur l'agent, elles se sont retrouvées par hasard dans nos sacs, nous avons pris la route de Nouméa pour aller dormir à l'hôtel. Déjà il était tard, il pleuvait pas mal, on était un peu fatigué, on avait faim. On a donc fait une halte au Mac Do (attends, c'est jour de fête ou non?).
Après avoir mangé un Royal langouste et bu un champagne light sans glaçon, au moment de démarrer la voiture on s'est fait alpaguer par deux âmes déchenillées en peine, en quête d'une autre âme charitable pour les ramener chez eux. J'avais bien envie de dire non. L'homme a dit oui. Oui, le Vanuatu rend aussi trop gentil.
Donc on a discuté sur le trajet (si tant est qu'on puisse avoir une conversation avec des personnes imbibées de pluie de whisky et positives aux cannabinoïdes).

"- C'est vraiment gentil à vous mes frères de nous avoir pris en stop. Moi c'est Bruce.
 - Salut Bruce.
 - Et elle c'est Kat.
 - Kat? C'est sympa comme prénom.
 - Non c'est pas Kat, C4, comme le numéro de sa cellule."

Je sais pas pourquoi , mais à partir de ce moment, j'avais super envie de sauter par la portière même en plein virage vite les déposer chez eux au lieu de finir égorgée dans ma propre voiture par une psychopathe assoiffée de sang.
En fait, je tiens à rétablir la vérité : ils étaient adorables. Mais beurrés. Mais adorables quand même.

Le lendemain matin, après être allés faire quelques courses dans le seul Carrefour de l'île, nous avons pris la route pour le Nord direction la maison. Il est très important de signaler pour la suite de l'aventure, que nous avons acheté , entre autres, du rhum et quelques cannettes d'Hinano (et malheureusement pas de biscuits apéro).
Il pleuvait. Beaucoup. Et on sait que l'île est bien fournie en montagnes, cascades et creeks en tout genre. L'eau avait déjà bien monté. J'étais bien contente d'échapper aux inondations.
Oui mais voilà. Le drame a eu lieu à 13h30. A seulement une dizaine de kilomètres de la maison.
Vise la hauteur de l'eau grâce aux bites cerclées de rouge (j'appelle ça une bite, pas toi?)
Au début quelques gros pick up arrivaient encore à traverser (notez le mini tsunami sur la dernière photo)
L'homme avait bien envie de passer ("je te dis que ça passe moi"), mais face à mon hystérie mes explications calmes et plausibles ("TOUS CEUX QUI SONT TOMBES EN PANNE EN PLEIN MILIEU AUSSI ILS CROYAIENT QUE CA PASSAIT!!"), on a attendu que le niveau de l'eau descende.

On a quand même eu droit à de beaux spectacles de la nature. C'était beau mais on s'est fait bouffer par les moustiques.
Bon ben du coup comme on n'avait rien de spécial à faire dans l'habitacle (y'avait des enfants non loin), on a bu quelques coups pour oublier notre condition de SDF. Fais-moi penser à noter "bière" sur la liste des courses.

Et finalement le lendemain à 8 heures, on a tenté le tout pour le tout. J'ai même pas crié. Ou si peu.


Bref, on a passé de super vacances.

Et sinon, je fais pas plus durer le suspense à propos des plumes : on a pu les faire entrer sur le territoire.


8 commentaires:

  1. Tout simplement génial ( comme d'habitude!)ton reportage photos : du rêve..., du suspense...( de l'angoisse même, n'ayons pas peur des mots !), de l'humour ( oui, oui, il me semble un peu tout de même !), enfin bref tout ce que j'aime et qui font que tu es la seule, l'unique écrivain avec ce style là ( reconnaissable entre mille !) et c'est toi ma nièce chérie ( comme je me la pète car il y a de quoi être fière de toi !) . Bisous ... et encore !!!!

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  2. Oh merci Tatie pour tous ces compliments qui me vont droit au coeur, ça me touche beaucoup!♥

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  3. Je suis 100 % d'accord avec ma soeur pour dire que c'est un vrai régal de lire ton compte-rendu, on aurait voulu que tu y restes 6 mois pour ne jamais cesser de te lire. Une semaine très riche... On a beau dire que c'est la qualité qui compte, quelques jours de plus auraient été bien appréciés (par vous et donc par nous !). Je ne sais pas comment tu fais pour faire tes reportages, mais c'est trop bien, on a tout : le texte très drôle (même si les situations le sont moins !), les images qui vont avec et qui font rêver... Continue de profiter de tout, et fais-nous en profiter aussi.
    gros bisous et demain je relis tout pour connaître tout par coeur tellement tout est beau...

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    1. Merci! Six mois de plus?? J'aurais tellement aimé!!
      Nous avons tout aimé là-bas, absolument tout. Je vais devoir y retourner!

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  4. superbe récit! je me serai cru dans "terre inconnu" tellement tu as bien écrit! que d'aventures, de rencontres humaines et de bonheurs simples! bravo émilie! et merci de faire partager tes aventures! gros bisous!

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  5. tout simplement génial , c'est un régal de lire vos vacances !!! c'est digne d un reportage . . .et en plus c'est une façon de nous faire partager vos vacances très très riche . . . merci de ce récit . . .gros bisous

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N'aie pas peur et dis ce que tu en penses... Mais si tu choisis d'être "anonyme", écris au moins ton prénom que je sache qui me parle!