Mais je suis moins énervée |
Cette question on me l'a posée un paquet de fois. Quel besoin de chiffrer les choses comme ça, de mettre une étiquette? Je suis grande, point barre.
Mais parlons donc un peu de ma taille.
Au collège, étant donné que je dépassais tous mes camarades d’une tête, aucun
garçon de ma classe ne voulait de moi. Eh oui, quelques centimètres
remettaient déjà leur virilité en cause. Ceci dit, à la maison certains trouvaient
ça bien pratique : tiens une ampoule de plafonnier à changer ; tiens
une toile d’araignée dans le coin là ; tiens un truc en haut du placard.
Quand on formait les équipes de basket ou de volley à l’école,
qui c’est qui était choisie en premier ? C’est bibi !! Bon, moi c’était
plutôt le tennis qui me branchait. Et bizarrement, je n’osais jamais monter à
la volée de peur de me faire lober. Bah oui quoi, un lobe, la honte avec ma
taille !
J’ai également toujours fait plus âgée, ce qui était bien
finalement car j’avais un an de moins que mes camarades de classe.
Oh et puis les vêtements, gros problème ! Qu’est-ce que
j’ai pu souffrir de ces pantalons feu au plancher ! C’était moche !
Je rêvais d’un pantalon qui arrive au moins à la cheville. Le nombre d’ourlets
que j’ai défaits pour espérer grapiller quelques millimètres de tissu !
Mais c’était au moins déjà ça de gagné ! Et puis les manches aussi étaient
trop courtes, sans parler des jupes de longueur normale qui forcément sur moi
devenaient mini ! Ouh la chaudasse ! Alors que moi j’étais super
timide à l’époque. Bah oui, dès qu’on sort de la norme, c’est pas facile à l’adolescence.
J’avais une pointure de chaussures plus grande que mes copines, alors même si
mes pieds étaient de taille proportionnelle à ma hauteur, ils paraissaient
immenses ! Ils m’ont beaucoup fait complexer ces deux-là. Aujourd’hui je
suis contente car en fait ils sont petits par rapport à ma taille. Je les aime
bien.
Au collège je traînais avec une grande. Au lycée, avec une
toute petite, 1m56 ! Je n’ai jamais eu honte de me balader près d’elle, au
contraire, je trouvais qu’on s’assortissait bien. On ne pouvait même pas nous
traiter de Laurel et Hardy puisqu’on était fines toutes les deux !
Nananèèèèère !!
Aujourd’hui il y a du bien comme du moins bien.
Il est difficile de caser de longues jambes dans un bus,
dans un train, dans un avion… Et même dans le grand 8, je me rappelle de bleus
mémorables aux genoux !
Et puis, on se souvient de moi ; « Ah oui, la
grande là ». Je suis grillée s’il me vient une envie de crime, je serais
repérée trop facilement ! Donc je reste dans le droit chemin!
Je consomme beaucoup plus de gel douche, de lait corporel,
et ça on ne le dit pas assez. Je devrais avoir droit à des réductions avec tous
ces mètres carrés à enduire !
Je rêverais de porter des hauts talons, oui mais voilà, j’ai
l’air d’une géante dès que j’en porte, ça me met extrêmement mal à l’aise, donc
j’ai oublié. J’ai l’impression de ressembler à une drag queen sinon.
Quand je suis dans un parking sous-terrain, eh bien j’ai
peur de me cogner la tête alors je marche courbée ! Et ça aussi c’est un
gros problème : je me tiens voûtée beaucoup trop souvent, certainement par
habitude d’avoir voulu paraître plus petite que je n’étais…
Je dois toujours me baisser pour faire la bise aux gens.
Quand on me dit « Qu’est-ce que tu es grande ! », je réponds
(même si c’est pas vrai) « Qu’est-ce que tu es petit ! ».
Je ne serai jamais non plus une petite chose fragile qu’il faut protéger, et des fois j'aimerais bien l'être...
Cependant il est vrai que je peux attraper ce que je veux
dans n’importe quel magasin, ou que se trouve l’article, ça ne me pose pas de
problème.
Au milieu de la foule, j’ai une vision panoramique, je peux voir
au loin. Un jour j’ai essayé de me baisser pour voir ce que ça faisait d’être
de taille « normale » : bonjour l’angoisse ! Comment c'est possible de supporter ça? Je me perdrais moi.
Quand je croise une grande, une qui me fait dire « ouh
la la mais elle est grande elle, j’espère que je ne suis pas aussi grande ! »,
ça ne rate pas, il faut que je m’approche d’elle au maximum, l’air de rien, et
que la personne qui m’accompagne observe la scène pour me dire si cette grande
est plus grande que moi, et si oui, de beaucoup. Non parce qu’elle est vraiment
grande, hein, dis je suis plus petite hein, hein !!??? Mais réponds !!!
Dans le métro, je n'ai pas le nez dans les aisselles de mes voisins.
En revanche, eux ont le nez dans ma poitrine…
L’avantage c’est que je ne vois
pas leurs crottes de nez. L’inconvénient c’est que je vois leurs pellicules.
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