jeudi 1 octobre 2015

Obsession

Le week-end dernier c'était le mariage de mon frère et j'ai dormi chez lui.

Cette nuit-là je suis tombée amoureuse. D'un autre. Folle amoureuse.
Depuis je ne pense qu'à lui. Pas un jour ne s'est écoulé sans que je m'imagine autrement qu'au lit avec lui.
Je suis obsédée. Il me rend complètement dingue.
Chaque minute je pense à lui, le jour, la nuit, chaque matin a un goût amer quand je réalise que je voudrais que ce soit lui qui soit à mes côtés, et non l'autre...
C'est incroyable, je ne l'aurais jamais cru. Moi qui me croyais fidèle, voilà que ma vision du futur est toute chamboulée.
J'ai essayé de lutter, de ne pas y penser, de regarder celui qui partageait mes nuits depuis tant d'années avec un oeil nouveau.
De lui retrouver ses qualités perdues, celles qui m'avaient fait craquer lorsque je l'avais rencontré.
La première fois que je l'ai caressé du bout des doigts, que j'ai posé ma tête sur lui.
Rien n'y a fait.
Aujourd'hui j'ai craqué. Je savais où le trouver et à quelle heure.
Alors je suis montée dans ma voiture et je l'ai rejoint. J'ai un peu tourné en rond, j'avais peur qu'il ne soit pas là.
Et je l'ai vu. Mes yeux ont pétillé et mon coeur s'est accéléré.

Aujourd'hui, j'ai encore acheté un oreiller. Mais attention, celui-là c'est le top du top! Végétal à mémoire de forme!



mercredi 19 août 2015

Comme à chaque fois

Comme à chaque fois,
Elle parle et utilise les mots justes,
Elle n'en fait pas trop,
Elle dit les choses et peu importe le reste,
Elle est lumineuse lorsqu'elle parle de lui,
Elle a des étoiles dans les yeux à l'évocation de la sienne,
Elle est forte et sensible à la fois.
Comme à chaque fois,
Je me retiens de pleurer devant elle,
J'attends d'être partie,
Parce qu'elle est vraie,
Parce qu'elle est plus jeune que moi mais que le drame de sa vie l'a rendue plus sage,
Parce qu'elle est sereine vis-à-vis de lui et d'eux,
Parce que j'ai de la chance de connaître quelqu'un comme elle.
Comme à chaque fois,
Elle est touchante,
Elle est émouvante,
Elle a compris.
La vie est un sac rempli de petits diamants,
Et comme à chaque fois que je la vois,
C'est comme si je sortais un petit diamant de son sac.
Merci d'être,
A.

mardi 18 août 2015

Lettre à une connasse

Oui toi sur le parking de Carrefour!
Toi qui rentres tes courses par la porte avant parce que ton coffre ne s'ouvre plus.
Toi qui gueules après ta mère qui avait poussé son caddie pour me laisser me garer.
Toi qui as une petite fille sur le caddie, après qui tu dois gueuler de la même manière.
Toi qui gueules après moi parce que ton coffre ne s'ouvre plus et que tu es obligée de rentrer tes courses par une portière et que donc j'ai qu'à me garer ailleurs.
Toi la connasse, c'est de ma faute si tu as une voiture pourrie?
Tu ne peux pas me parler sur un ton gentil au lieu de m'agresser et de te transformer en sorcière?
La prochaine fois je te préviens, je sors le 12.
Vu que t'es particulièrement conne, 12 n'est pas une date ni le numéro des renseignements téléphoniques.
Espèce de connasse.
Super connasse

mercredi 15 juillet 2015

L'antisociale

... tu perds ton sang-froiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid!!
Oh allez fais pas genre tu connais pas hein, ça date pas non plus du siècle précédent. Ah on me dit dans l'oreillette, que si justement.
Je me rends compte que je suis une vraie sauvage. J'exerce un métier dans lequel il faut avoir de la compassion, être disponible, souriante, ouverte d'esprit toussa toussa, et pourtant, pourtant le reste du temps...

Je suis celle qui, lorsqu'elle monte dans l'ascenseur du boulot, se dépêche d'appuyer sur le bouton de fermeture des portes pour que personne ne puisse profiter du même trajet. Surtout quand j'entends des pas s'approcher dangereusement de l'appareil satanique (je t'ai déjà dit que j'ai peur dans les ascenseurs?).
Je suis celle qui coupe la sonnette de sa maison.
Je suis celle qui lorsque quelqu'un sonne (parce que j'aurais oublié de couper cette foutue sonnette), soulève un petit peu le rideau pour voir qui c'est. Je ne sais pas à quoi ça sert vu que de toutes façons je n'ouvrirai pas 9 fois sur 10.
Je suis celle qui regarde les voitures qui passent de façon louche (les voitures, pas moi -quoique) dans sa petite impasse.
Je suis celle qui râle après ses nouveaux voisins, retraités. Mais qui bricolent 6 jours sur 7 (inclus le samedi et dimanche bien sûr) (et tôt de préférence).
Je suis celle qui râle après ses voisins, retraités (je vis entourée de vieux), mais qui prennent leurs petits-enfants pour les vacances, petits-enfants qui devraient peut-être consulter un ORL car pour crier comme ça ils doivent avoir un souci d'audition forcément.
Je suis celle qui se cache dans les rayons des magasins pour éviter le plus longtemps possible qu'un vendeur ne vienne lui demander si elle a besoin d'aide, qu'elle n'hésite pas surtout.

Oui les gars, je suis asociale.

mardi 19 mai 2015

Le jour où l'as de pique a failli me mettre sur le carreau



Ou comment une banale sortie à Carrefour a failli tourner au drame (eh oui, encore une fois).

Comme tu le sais depuis longtemps, je suis très sensible aux signes du destin, genre si telle chose est comme ça c'est qu'il va se passer telle chose.
En sortant de la voiture, je trouve une carte à jouer sur le parking. Je la retourne, surprise c'est un as de pique.
Et là je me dis "Attends mais un as quoi, un as, c'est un tour du destin, c'est un signe, ça aurait pu être n'importe laquelle des 51 autres cartes, mais non, c'est un as qui vient de me tomber dessus. La chance m'habite désormais".
Je prends la carte, la range précieusement dans mon sac à main et vais chercher un caddie. En avançant, je m'aperçois qu'il y a d'autres cartes par terre, mais d'un jeu différent. La dame de carreau, le 10 de je ne sais plus quoi. Moi je m'en fous j'ai eu l'as, hé hé!!
J'entre dans le magasin, prends une scannette que je pose dans son emplacement. Enfin, que je voudrais bien poser dans son emplacement. Parce que figure-toi que ce dernier n'existe pas. J'ai le seul caddie qui n'a pas l'endroit spécial pour porter mon appareil. Bref, c'est pas grave, j'ai l'as hé hé!!
Je file dans le rayon condiments. Je prends un bocal de cornichons extra fins (les meilleurs selon moi). Alors, où est le code barre... Derrière non, dessus non, dessous non, retournons la chose... Non mais sérieusement, où est le code barre!!!??? J'en prends un autre : pas de code non plus. Il m'arrive des choses bien étranges quand même...
En revenant à la maison, je gogolise "as de pique signification". Je n'aurais pas pu tomber sur pire carte. Genre il va m'arriver que des merdes, et pas des moindres. J'ai sorti la carte de mon sac, j'ai pris l'allume-gaz et je l'ai brûlée jusqu'au dernier millimètre.
Non mais c'est pas un as de pique qui va décider de ma vie!

jeudi 16 avril 2015

Lettre à mon père

Hum hum (je m'éclaircis la voix)( tu fais jamais ça avant d'écrire des fois? Moi si)

NB : Bien que ce post, de prime abord, ait toutes les caractéristiques d'un mélodrame, je ne suis pas sur le rebord de ma fenêtre suspendue dans le vide (de toutes façons y'a qu'un étage), ni sur un tabouret au milieu de mon salon avec une corde dans la main (de toutes façons y'a pas de poutre).
Voilà, les choses étant dites et toi étant donc beaucoup plus détendu quant à la suite de l'histoire, on va pouvoir y aller (je t'ai dit de pas prendre les mouchoirs, c'est bon).

Un événement (je sais jamais où mettre les accents sur ce mot, tu y arrives du premier coup toi?)(y'a des zigzags rouges de partout sous le mot) dans ma vie tout à fait trépidante a fait que j'ai dû me confier à quelqu'un. A un spécialiste si tu vois ce que je veux dire. Ca fait longtemps que ce billet est enregistré dans mes brouillons, à la base il s'intitulait "Mon père, ce z-héro". J'ai trouvé ça un peu rude parce que je suis trop gentille des fois et que je n'aime pas faire du mal gratuitement par contre pour un million de dollars oui. Je ne le publiais pas, jugeant qu'il était méchant, je me sentais coupable. Et puis donc il y a eu cet entretien dont l'issue a été inattendue. Ce spécialiste m'a dit qu'un jour peut-être j'aurais envie de lui envoyer un lettre. Non, je ne vais pas lui envoyer, je vais juste la publier ici. 

Il y a quelques temps, lors d'une soirée un peu arrosée, je ne sais pas comment le sujet est venu dans la conversation, mais je me suis mise à parler de toi. Et moi qui ai l'alcool très joyeux vois-tu dans l'cul Lulu!!!, voilà pas que je me mets à pleurer. Cette réaction m'a surprise, j'ai mis ça sur le compte de l'ivresse je marchais droit quand même hein (bon, j'avoue, j'ai voulu essayer de shuffler comme les LMFAO, je me suis rétamée sur l'arbre à chats).
Et puis il y a eu cet entretien, auquel j'allais pour parler de tout autre chose. Et puis on a parlé de toi, et là les vannes ont été ouvertes, je ne savais même pas pourquoi.
Après un approfondissement encadré de la question, je peux te dire aujourd'hui que : non, tu ne me manques pas. Oui, il m'arrive de penser à toi de temps en temps, ça dure un millième de seconde, ça passe comme une brise furtive sur la peau. Je ne me force plus à ne pas penser à toi. Je ne pense plus à toi naturellement. Comme je respire.
Ce qu'il te faut réaliser, c'est que tu n'es pas capable de t'occuper de ta progéniture. Ce n'est pas de ta faute sûrement. Mais ce n'est pas de la mienne non plus. Et ce n'est pas à moi à rattraper ton handicap. Tu es nul en père. Tu serais peut-être super en grand-père, mais ça tu ne le sauras certainement jamais.
Ton comportement m'a fait du mal, oh oui, j'en ai pleuré des rivières à cause de toi.
Mais aujourd'hui je vais bien merci, car tu sais quoi? J'ai eu une révélation.
Et quel bonheur l'instant où j'ai réalisé l'importance de ces sept mots (en plus sept c'est mon chiffre porte-bonheur)(sauf pour l'euromillions apparemment).

Avant je t'aurais trouvé mille excuses pour continuer à te trouver des qualités. Du genre des remerciements : merci de m'avoir appris à évincer de ma vie les gens qui ne méritent pas d'en faire partie. Merci de m'avoir appris à être dure, froide. A ne pas montrer toujours mes émotions. A avoir l'air forte en toutes circonstances. Parce que ton absence m'a tellement fait souffrir qu'il a fallu cacher tout ça, je ne suis pas du genre à me laisser aller à la mélancolie. Et pourtant en prenant de l'âge, je sais combien il est important d'accueillir ses sentiments avec bienveillance.
J'aurais terminé par une phrase à la con, comme de celles que j'apprécie parce qu'elles me touchent : "si aujourd'hui il n'y a plus de place pour toi dans ma vie, sois certain que tu auras toujours une place dans mon coeur." Cette phrase est jolie, mais je crois qu'elle ne s'applique pas à toi. Je n'ai plus aucun regret, plus aucun doute, plus aucun espoir, plus aucune culpabilité vis-à-vis de toi.
Alors je te le dis, parce que c'est un plaisir d'entendre ces sept mots sortir de ma bouche :
Je n'ai plus besoin de toi.

NDLR : La spécialiste que j'ai rencontrée a utilisé cette technique, et là aussi c'est bien expliqué je trouve.